Sidewalk Labs (filiale d’Alphabet, maison mère de Google) a annoncé le 7 mai l'abandon de son projet phare de ville intelligente à Toronto. L'entreprise avait rencontré deux écueils majeurs : la défiance des citoyens à l’égard du devenir de leurs données personnelles et la difficulté des acteurs du numérique à devenir aménageur, résultat de la réalité de la complexité de la ville.
"Le projet de Sidewalk Labs ne manquait pourtant pas d’arguments : des feux tricolores qui s’adaptent au trafic routier en temps réel, des trottoirs modulables, un réseau souterrain de robots assurant la distribution des colis et la gestion des déchets, des immeubles qui déploient des abris en fonction des intempéries, etc. Mais pour que ces innovations fonctionnent, elles devaient se nourrir en temps réel d’une grande quantité de traces numériques issues des comportements des individus présents sur le territoire.[...] L’expérience de Sidewalk Labs à Toronto nous enseigne avant tout qu’il n’est pas possible, dans un régime démocratique, de concevoir et de gérer des villes sans la participation et la confiance de ceux qui y vivent !"
Retrouvez la tribune de Jean-François Lucas, sociologue chez Chronos, sur le site du Hub Institute
“Les villes de demain ne peuvent se faire sans la confiance des citoyens” - 30 juin 2020